FRAGMENT 18
À l’orée du bois, une métamorphose.

Par |2023-09-13T09:22:40+01:0023 mai 2012|Origine|

Je sais que la violence innée du chien peut surgir à tout moment, retroussée au-delà de la docilité. Je ne dois pas céder à la peur, les phéromones que je dégagerai ainsi me transformeraient irrémédiablement en proie, logique de bête, là où je dois rester un maître, pour l'heure, pour l'instant et imposer une raison.

FRAGMENT 17
Né en captivité…

Par |2023-09-12T17:29:12+01:0010 mai 2012|Origine|

Bien sûr, nous n'avons pas été emmurés, nous pourrions encore parcourir le monde, avec notre handicap alternativement bruyant et gesticulant ou silencieux et prostré, il n'en resterait pas moins qu'aux confins de notre vivarium on pourrait imaginer une vitre, placée là entre nous et… le reste. Bien pratique. Fonctionnelle. Osmotique. Mieux qu'un mur. Transparente et protectrice, aussi.

FRAGMENT 15
En suspension dans la brume, sur un fil, un fils

Par |2023-08-02T15:07:54+01:0030 avril 2012|Origine|

En 1998, tenaillé par le doute, la peur du vide et l'envie de comprendre, de trouver un équilibre, on ira arracher un diagnostic d’autisme atypique dans une autre cité, d’autres services, puisant dans notre temps, nos ressources, nos espoirs, monnayant le verdict en échange d’une intégration de notre cas à une étude statistique.

FRAGMENT 14
Évasion barbare : la descente

Par |2022-12-28T18:23:55+01:0025 avril 2012|Origine|

Je pose une pierre sur le cairn, comme il se doit, selon une tradition venue d'Écosse, je crois. Signalétique ou tumulus ? Cénotaphe en mémoire d'un disparu, en montagne ? Le panorama, la hauteur et le silence concourent à cette impression de vide, d'absolu et encouragent la réminiscence. Mais pour moi, c'est juste une pause dans cette matinée, un élément de sens posé là au sommet de mes doutes. Avec tout de même ce réconfort d'appartenir à quelque chose, aussi, quelque part.

FRAGMENT 13
Évasion barbare: l’ascension…

Par |2022-12-28T19:05:47+01:0019 avril 2012|Origine|

Il a l'air inquiet et doit sentir dans les jambes le dénivelé qui s'accumule gentiment. Nos pas sonnent plus lourd, le vallon se referme et son sol gelé nous impose sa résonance. Il s'arrête plusieurs fois, en s'asseyant au bord du chemin. Il neigera plus tard, fin janvier, mais le froid est bien là, givre en ubac et flaques de boue gelées. Je trace un rayon de soleil pour mettre en place une première petite pause de soutien moral.

FRAGMENT 12
Petit cauchemar de boîte, de nuit…

Par |2024-01-24T16:46:00+01:0012 avril 2012|Origine|

Ainsi, parfois, ces jours-ci, quand la nuit se fait sur un dimanche soir, que l'on se sent serein parce qu'Émilien allait bien, et qu'on l'a ramené au Centre, presque euphoriques à l'idée que les "choses" semblent avancer, et que le sommeil vient sur une fatigue légitime, alors, peut-être qu'un signal est nécessaire pour nous rappeler à notre condition humaine.

FRAGMENT 11
Réunions de chantier

Par |2021-12-07T22:30:53+01:0005 avril 2012|LibéBlog, Origine, Pas à pas, Fragments|

...D'ailleurs, c'est flagrant, instantanément, on a tout de suite envie d'aller mieux: la lourde porte historique refermée dans un grondement contratrié, un comptoir qui gère la distance, avec une protubérance humaine d'une politesse réservée, une salle d'attente, trop exiguë pour mériter des fenêtres, avec un adolescent froissé dans un coin et, un peu partout, notre fils qui entame une grande démonstration d'hyperactivité, avec beaucoup de conviction.

FRAGMENT 10
En mars, en aparté

Par |2021-08-04T12:48:16+01:0031 mars 2012|LibéBlog, Origine, Chemins de traverse, Internotes, Fragments|

[...] Chaque commentaire, chaque visite contribuent donc à la construction et à la solidité de cette aventure. Ainsi qu’à lui donner du sens. Son véritable sens, peut-être même. Voire sa polysémie. Personne ne détenant aucune vérité, on ne peut qu’essayer de donner une valeur au spectacle de notre vie. 

FRAGMENT 9
Où il n’est pas question de noircir le tableau…

Par |2021-07-22T14:12:26+01:0030 mars 2012|LibéBlog, Origine, Chemins de traverse, Pas à pas, Fragments|

S'il s'agit d'un tableau, il faut comprendre d'abord un cadre, celui qui nous contient, sociétal, imposé par des lois physiques et morales. Un peu trop épais, mais jamais trop pour Émilien – il paraît ; à ce que l'on nous a dit… Quel beau mot que ce « cadre » qui contient tant d'espérance !

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